Une paire d’aiguières de communion en étain, réalisée à Sarrebruck ou Sarre-Union, par le potier d’étain Jean-Philippe Korn. Posé sur le pied circulaire à doucine, le corps de forme balustre présente un décrochement dans sa partie inférieure. L’anse est ornée d’une tête d’ange ailée d’où tombe une chute de cols en « V », suivie d’une autre de godrons puis terminée par un enroulement. L’appui-pouce apparaît en forme de « V » côtelé. Le couvercle à crochet qui déborde sur le bec est à doucine.
Bien que les initiales des poinçons ne soient pas lisibles, nous pouvons en donner la paternité à Korn. En effet, les formes des pièces en étain se répètent au sein d’un même atelier par l’utilisation de moules.
Plusieurs pièces de Korn se retrouvent dans les trésors d’églises protestantes de la région de l’Alsace Bossue le long de la Sarre, (Sarrewerden, Rimsdorf), mais également dans des foyers protestants de la plaine alsacienne (Climbach, Menschhoffen) preuve d’une importante diffusion et donc de la réputation de l’atelier.
Ces récipients, liés au culte protestant, sont utilisés lors de la sainte Cène pour la communion des participants sous les deux espèces (hostie ou pain, vin ou jus de raisin). Le nombre des aiguières varie en fonction de la taille de la communauté religieuse. Il peut monter jusqu’à huit à Augsbourg à la fin du XVIIème siècle. La fonction de l’aiguière de communion est identique à celle de la burette catholique, mais les tailles divergent. Dans le culte protestant, toute l’assemblée participe en buvant successivement à la coupe de communion. Cette dernière doit pouvoir être remplie quatre fois afin de servir quatre-vingt fidèles, ce qui explique la grande taille de l’« Abendmahlskanne ».
Epoque : fin du XVIIIème – début du XIXème siècle
Poinçon :
– Potier d’étain (sous le couvercle) : un ange à l’épée et à la balance – Jean-Philippe Korn.
Hauteur : 33,5 cm
Etat de conservation : bon